• Accueil
  • Nos producteurs
  • Nous joindre
  • Chroniques!
  • Qui sommes-nous?
    • Pourquoi, calice?
    • Les fondateurs
  • Tu te sens seul(e)?
  • VIP
  • Plus
    • Accueil
    • Nos producteurs
    • Nous joindre
    • Chroniques!
    • Qui sommes-nous?
      • Pourquoi, calice?
      • Les fondateurs
    • Tu te sens seul(e)?
    • VIP
  • Connectez-vous
  • Créer un compte

  • Commandes
  • Mon compte
  • Connecté en tant que :

  • filler@godaddy.com


  • Commandes
  • Mon compte
  • Se déconnecter

Connecté en tant que :

filler@godaddy.com

  • Accueil
  • Nos producteurs
  • Nous joindre
  • Chroniques!
  • Qui sommes-nous?
    • Pourquoi, calice?
    • Les fondateurs
  • Tu te sens seul(e)?
  • VIP

Compte


  • Commandes
  • Mon compte
  • Se déconnecter


  • Connectez-vous
  • Commandes
  • Mon compte

Camping

4e et dernier essai

Selon ma psy, écrire cette tétralogie constitue une voix vers ma guérison.


Elle m’expliquait aussi qu’en général, les gens acceptent difficilement que l’on ne pense pas comme eux ou que l’on ne s’entiche pas des mêmes passions. Alors quand j’exprime mon désintérêt pour le camping, un regard abasourdi puis l’envie d’une mission de conversion finit toujours par jaillir du visage d’un proche, comme si j’avais annoncé à un témoin de Jéhovah que je ne croyais pas en Dieu au seuil de ma porte.

Mais je ne pouvais malheureusement pas juste fermer la porte au nez de mon beau-frère, qui me recommandait fortement de louer un Winnebago afin de les rejoindre à leur camping de rêve où ils séjournent depuis dix ans. La proposition ayant été faite devant toute sa famille, même s’il disait ne pas vouloir m’y obliger, j’avais devant moi Morpheus dans la Matrice m’offrant le choix entre la pilule rouge… et une autre pilule rouge.


Trois semaines plus tard, nous prenons donc la route en VR dans un modèle pouvant coucher quatre personnes mais seulement en faire dormir deux. Ce qui est formidable, c’est que la location inclut toute la vaisselle et les ustensiles nécessaires… pour occuper d’un tapage énorme la totalité de notre trajet. Considérant la qualité de nos routes, j’ai même entendu que notre four contenait deux grilles.


Après 4h30 de bols à soupe souffrant de Parkinson, nous traversons une arche annonçant le fameux camping. Puis, un début de forêt dissimulant partiellement un terrain de volleyball cause un choc à ma blonde: 

« Martin, je pense que les joueurs sont tous nus! »

…


Avant même d’avoir eu le temps de lui répondre un « franchement » avec ma face, j’aperçois de l’autre côté du chemin, le putter d’un golfeur en plein élan, flambette lui aussi.


J’ai freiné si brusquement que tous les ustensiles du tiroir se sont ramassés dans la même section.

Au téléphone, le beau-frère m’explique que son camping a une section naturiste et une section textile, dans laquelle il se trouve. « C’est comme un camping ordinaire mais avec des voisins qui ont moins chauds. », dit-il, amusé.  Effectivement, une fois installé, tout est normal dans notre coin. 


On a même pu s’initier au Noël des campeurs, une invention purement québécoise qui n’a jamais été reprise ailleurs dans le monde, avec raison.

J’aimerais tout de même saluer le courage de Gérald Berthiaume, l’un des derniers Chevaliers de Colomb encore vivants, qui a su porter la tuque, la fausse barbe, les bottes et le costume en laine afin d’incarner le Père-Noël à 35 degrés. Son maquillage de joues rouges lustrées m’indiquait une grande implication de sa part mais il s’agissait plutôt d’une insolation. Quoi qu'il en soit, les précieux sourires des enfants aurons vite pardonné son haleine de Labatt50 et son manque de vigueur dans la pelle du tracteur John Deere lui servant de char allégorique. Ah… on me dit plutôt que les enfants regardaient leur iPad.


Après sa parade triomphale, Gérald s’est joint à nous pour l’apéro. Il nous racontait à quel point il préfère incarner le Père-Noël dans la section voisine avec « Juste la tuque pis la barbe. »

Voyant mes tabous, mon incrédulité et mon dégoût, Gérald a pris le temps de m’expliquer gentiment que le camping naturiste attire ceux qui cherchent une immersion totale dans la nature, loin des contraintes vestimentaires et des normes sociales. Qu’il favorise une acceptation de soi et des autres, mettant l'accent sur l'humain et non sur l'apparence physique. 

Jusque là, je l’écoutais avec attention. C’est quand il m’a énuméré les activités que mon cerveau a figé. Toutes avaient un double sens: Tournoi de balle molle, kiosque à hot-dogs, chasse au trésor, spectacle d’Arthur l’Aventurier, pétanque, danse en ligne…

Mon imagerie mentale était saturée. Pour la première fois de ma vie, mon système interne m’avertissait qu’il y avait des fichiers vidéo trop volumineux dans mon disque dur. Trop de mégabytes.


Après, je ne me souviens plus de rien...    jusqu'à cette phrase qui m’a sorti de ma torpeur:

« Vous devriez venir demain, c’est la journée Portes Ouvertes! »


Calice.


Le lendemain je faisais partie du groupe en maillot de bain pour la visite guidée. 

Le plus traumatisant c’est quand j’ai vu les participants sur le mur d’escalade.  Voyant ma face, le guide a voulu me rassurer:

« C’est très sécuritaire. On le fait toujours en groupe avec un moniteur qui part en premier. »

Cette tentative ratée de réconfort n'a fait qu'ajouter des images rendant la digestion de mes deux "steamés" encore plus laborieuse.


Rendus au terrain de tennis, nous remarquons que l'un des joueurs porte un short.

« Pourquoi ce monsieur n'est pas nu?  On a le droit de rester habillé? »

« Non c’est uniquement pour des raisons médicales. Gilles s’est échappé une guimauve hier autour du feu causant un incendie pubien. » 

Sur le coup, c’était moi qui était "pubien" et une niaiserie est sortie de ma bouche: 

« Un autre genre de feu de forêt, hahaha! »


Josée avait raison à mon 3e essai:  Il est doublement important de choisir la bonne branche.

Optimisé par

  • Infolettre
  • C